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Le désir d’être parfait

LE DÉSIR D’ÊTRE PARFAIT

Peut-être êtes-vous dans ce cas ?
Vous avez envie d’être parfait, d’avoir une technique parfaite, de construire des séances parfaites avec votre cheval. Et si ce n’est pas le cas, si une ombre arrive au tableau, vous focalisez toute votre attention sur cette ombre (qui ne fait parfois que 1 cm !).

Vous avez peut-être passé une séance en liberté extraordinaire avec votre cheval, et les 5 dernières minutes de la séance, votre cheval se met à fuir et s’éloigne de vous ! Vous perdez la connexion.
Peut-être avez-vous vécu une magnifique balade avec votre animal mais soudain, celui-ci se met à s’éffrayer, vous perdez le contrôle et vous chutez (ou votre cheval vous embarque au galop).
Votre cheval monte très bien en van mais subitement, vous passez 3/4 d’heure à le charger, etc…

Et alors, votre cerveau se branche sur le pôle négatif et vous n’avez plus que les aspects « négatifs » de la séance qui tournent en boucle dans votre esprit, avec leurs lots de questions qui alimentent votre déception, frustration, tristesse ou colère.
Parfois, vous vous en voulez et vous allez vous dévaloriser ou vous comparer aux autres. Et parfois vous en voudrez à votre cheval d’avoir tout gâché, de ne pas être partenaire, de « le faire exprès », d’être un c** etc…
Et si l’on vous demande comment s’est passé votre séance, vous insisterez sur tout ce qui s’est « mal passé » alors que 90% du reste était agréable et plaisant. Vous êtes alors branché sur la PEUR (peur de ne pas être assez ceci ou cela, peur de ne pas y arriver, peur de ne pas mériter votre cheval, peur que le cheval ne vous aime plus, peur d’être moins bon que les autres…)

J’ai moi-même du mal à accepter d’être imparfaite, mes chevaux ne sont pas tout le temps calmes, connectés, et je ne suis pas toujours là où je voudrais être dans ma progression.

Je vais vous partager une anecdote toute récente : ce soir, j’étais avec une de mes jument en liberté dans les espaces ouverts, tout était « parfait », magique, j’adore ces moments de connexion pure ❤️ et puis, au moment d’ouvrir le pré, ma jument est partie au galop. Avant, la soif de perfection m’aurais amené à me crisper, à me juger ou juger le cheval. Là, j’ai simplement lâché prise, demandé à ma jument de revenir, re-formulé ma demande, dans le calme, et elle est restée avec moi. Et cela semble très « simple » au final non ? Mais ça n’a pas toujours été ainsi pour moi.

Mais vous savez quoi ? La perfection est un leurre. Du moins, nous avons appris que « être parfait » signifie ne pas faire d’erreurs, ne vivre que des choses positives. Cela n’existe pas ! Nous sommes vivants. Les chevaux sont vivants eux aussi, et expriment quelque chose. Lorsqu’ils ne sont pas calmes, ne pensez pas que quelque chose cloche chez eux ou que vous êtes « nul » de ne pas réussir à les apaiser. Observez, apprenez, acceptez ce qui se passe dans le moment présent et relâchez la pression que vous mettez (sur le cheval ou sur vous-même).

Si nous ne faisions pas d’erreurs, nous ne pourrions pas apprendre et évoluer. Si notre cheval était toujours « parfait », il ne pourrait pas être notre professeur.

Le désir d’être parfait est très stressant, génère de l’inquiétude, et nous prive souvent d’apprécier pleinement ce que nous avons, ou vivons déjà.

Personne ne vous demande d’être parfait, pas même votre cheval. Le plus souvent, c’est vous qui vous mettez la pression.
Et parfois cette pression est si énorme que vous préférez ne pas travailler votre cheval plutôt que de « mal faire ». Vous êtes alors comme paralysé par la peur de faire des erreurs.

Votre cheval ne vous aimera que davantage lorsque vous aurez lâché prise, car une grande vague de détente vous enveloppera alors. Et lorsque vous mettez moins de pression sur vous, vous en mettez également moins sur le cheval.

Si vous vous reconnaissez dans ces mots :

 Autorisez-vous à être plus doux avec vous-même
 Écoutez-vous
 Faites de la place en vous pour accueillir la détente, ouvrez lui la porte…

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